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17 Mai 2013 , Rédigé par Lomenech Bruno

Un arbre. Soleil déclinant. Dix-sept heures, début d'automne.

La terre sèche, l'herbe brûlée.

Tête entre les racines. Les nuages.

Les feuilles vertes.

Châtaignes roulent dans la poussière.

Les reflets du cours d'eau sur les branches basses se résolvent, rasent la terre.

 

Les feuilles des arbres se décolorent. Se flétrissent.

Et  pendent sans lâcher prise.

 

Les feuilles mortes ne lâchent pas prise.

Côte à côte. Elles persistent.

 

Les beaux jours sont terminés.

Pour elles. Elles ont été. Ne sont plus, presque plus.

Presque... Juste pour le vent.

Les feuilles mortes ne lâchent pas prisent et donnent corps au vent.

Caché dans la feuille contractée sur elle-même:

Le vent gît.

Invisible. Dans la mort.

 

Les feuilles ne s'envolent pas. Les arbres se taisent.

 

Les nuages, les pensées se taisent.

Là,

maintenant, en moi, les feuilles. Aussi.

 

Après le regard. avant la mémoire. Nous vivons ensemble. Bien qu'isolées l'un de l'autre.

Elles sont là, derrière le sourire.

Sous la langue. Immobiles.

Mortes. Les feuilles mortes. Certainement vaincues par la lumière.

 

Juste ce bruissement désolé des émotions fanées.

 

Elles nous sont fidèles. Les feuilles. Serties à l'arbre du coeur, nouées à la nuit du corps.

Ont traversé la douceur la briser, la douleur sans l'enserrer, l'insouciance sans l'ignorer.

 

Je souffle sur les doigts pour me donner l'illusion de les réchauffer. Me faufille sous les feuilles oubliées. Entre les feuilles froissées. Feuilles figées.

Feuilles fouillées.

Fouillées.

 

Les plus petits bruits

résonnent

avec

une

acuité

accrue.

 

MARCESCENCE... 

 

 

                       

                                 EXTRAIT de Marcescence              (texte 2011) Bruno Lomenech

La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force.   Milan Kundera... L'insoutenable légèreté de l'être.

La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Milan Kundera... L'insoutenable légèreté de l'être.

Lire et écire sont la même chose. Lire, c'est déjà écrire.

Une écriture d'avant la figure des lettres.

Sans aucun déficite.

Toute tournée vers le silence.

Simple présence d'une écriture en soi.

 

Un livre invisible est la condition d'un livre visible.

 

L'ailleurs de la lecture.

Mon pays d'écriture est dans la lecture.

Dans le gong des éclaircies, lorsque je lève la tête du livre.

Dans la pomme que je croque entre deux pages.

 

L'ailleurs de la lecture.

 

Souffle dans la brume

 

lichens...

 

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